De la recherche des molécules de l’espace à la découverte du métier de chercheur

Communiquer, présenter... c’est la moitié du temps de travail d’un chercheur a expliqué Marie-Aline Martin-Drumel, chercheuse en physique moléculaire au CNRS, dans le cadre de l’Année de la physique, opération de médiation pour créer des liens entre les lycéens et le monde de la recherche proposé par le ministère français de l’Education nationale, le CEA, le CNRS, France Universités et la Société Française de Physique. Compte-rendu d'élèves suivant la spécialité Physique-Chimie qui ont eu la chance de la rencontrer.

Marie-Aline Martin-Drumel, chercheuse en physique moléculaire, présente ses travaux à des lycéens du Lycée français Victor Hugo de Francfort (©LFVH).

Le jeudi 4 avril 2024 la chercheuse Marie-Aline Martin-Drumel a quitté son laboratoire de Paris-Saclay pour venir au lycée Français Victor Hugo de Francfort rencontrer les élèves des classes de spécialité Physique-Chimie de première et terminale. En nous présentant le quotidien de son métier, Marie-Aline Martin-Drumel nous est apparue comme une excellente porte-parole de notre spécialité.  

Sous forme de présentation animée, elle nous a expliqué comment elle est devenue chercheuse. L´idée a germé dans sa tête en classe préparatoire. Après un doctorat en physique à l´université Paris Sud et trois Post-docs dont un aux États-Unis et un en Allemagne, elle a intégré le CNRS où elle est maintenant chargée de recherche à l´Institut des Sciences Moléculaires d´Orsay.

Elle nous a dit : « Je fais partie des gens qui ont longtemps cherché le métier qu´ils voulaient exercer. ». Nous nous sommes reconnus dans cette phrase car ce sentiment anime la plupart des élèves, nous sommes dans une phase importante d’incertitude et de choix. 

Puis Marie-Aline Martin-Drumel nous a exposé de manière vulgarisée en quoi consistent ses travaux de recherches. Les observatoires astronomiques sondent de nombreux objets dans l´espace dont ils reçoivent les informations sous forme de « lumières ». Grâce aux photos colorées magnifiques obtenues, on peut convertir les couleurs en spectres d´absorption. En effet, comme nous l´a expliqué Marie-Aline Martin-Drumel, un spectre est comme un « code barre » propre à chaque molécule, ce qui permet à la chercheuse et à son équipe d´associer les spectres « de l´espace » à des spectres de molécules connues sur Terre. On peut comparer ce travail à la tentative de résolution d’un puzzle constitué de plusieurs milliards de morceaux. Heureusement, l´ordinateur facilite cette tâche.

Une motivation contagieuse

Cependant, la difficulté est d´obtenir le spectre de molécules instables. Voici l´enjeu de la spectroscopie rotationnelle, la science qui enregistre et analyse les spectres de ces molécules instables au laboratoire. Pour synthétiser ces molécules, une des approches est l´utilisation de décharges permettant la création d’un plasma dans lequel les espèces instables recherchées peuvent être synthétisées à partir d´autres espèces facilement accessibles. En observant des molécules de plus en plus complexes la connaissance des compositions et structures moléculaires grandit et permet d´obtenir de précieuses informations sur l’origine de la vie sur Terre. Les résultats ainsi obtenus par une équipe de scientifiques pourront être utilisés par tous les autres chercheurs pour avancer dans leurs découvertes, en particulier, dans la compréhension de la formation de vie sur Terre.

Des élèves de terminale du Lycée français Victor Hugo de Francfort préparent leur intervention en groupe pour présenter un article scientifique à devant un jury composé de lerus enseignant et de Marie-Aline Martin-Drumel, chercheuse au CNRS (©LFVH).

Pour finir Marie-Aline Martin-Drumel nous a exposé la réalité du métier de chercheur : les voyages, les nombreux projets simultanés, la place de l’outil informatique, la rédaction des articles en anglais pour partager les résultats avec la communauté scientifique mondiale, et surtout, l´importance du travail en équipe.  

Après sa présentation dynamique et avec une motivation contagieuse Madame Martin-Drumel a su répondre à toutes nos questions. Grâce à son intervention charismatique, elle nous a donné envie de devenir chercheurs. Sous cet angle la spécialité physique-chimie nous a paru très attrayante, car nous avons pris conscience d’un nouvel objectif à l’issue de ce choix.

De plus nous avons pu nous entraîner à présenter des sujets scientifiques, comme elle venait de le faire, et nous préparer à l’épreuve du « Grand Oral » du bac. Les sujets choisis étaient, entre autres, les conséquences du réchauffement climatique sur le ski, la dissuasion nucléaire et la croissance verte. Grâce à son analyse précise et à ses retours bienveillants, nous avons obtenu de précieux conseils pour progresser. 

Nous remercions Marie-Aline Martin-Drumel pour sa visite et le partage de son expertise scientifique. Grâce à son intervention nous avons pu comprendre et découvrir un nouveau métier, donc une nouvelle possibilité d´orientation scolaire. Finalement nous espérons pouvoir rencontrer d´autres représentants du secteur scientifique qui veuillent nous partager leurs expériences fascinantes. 

Antonia Von Bredow, Valentin Andreani et Gabriel Rupp, élèves Première

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